Petite île
tropicale au nom souvent cité dans les magazines, on croit la connaître comme
on pense tout savoir de la vie des gens célèbres. Et c'est vrai qu'ils sont
nombreux à avoir élu Saint- Barthélemy comme villégiature de prédilection, séduits
par son authenticité, sa flore et sa faune préservées, sa douceur de vivre et,
faut-il le souligner, la discrétion naturelle de ses habitants comme de ses habitués.
Saint-Barthélemy bénéficie en outre d'une qualité spécifique : la rareté. Sur
vingt-cinq kilomètre carrés, pas de quoi accueillir des millions de touristes.
Au plus fort de la « saison », l'île accueille autant de visiteurs qu'elle
compte d'autochtones, ni plus, ni moins. Aucun risque de promiscuité, que ce
soit sur les quais de Gustavia où viennent s'amarrer les plus beaux bâteaux du
monde, ou sur la petite vingtaine de plages de l'île, dont certaines ne sont
accessibles qu'à pied ou par la mer. Le plus vaste de ses 30 hôtels propose un
maximum de quatre-vingt chambres, toutes exceptionnelles. Le plus petit, havre
de paix et d'élégance sous les palmiers, n'en a que huit Bien moins que la
plupart des villas de nos hôtes les plus fidèles, ou que certains yachts
d'habitués de nos baies. Oui, il est encore des secrets bien gardés.
Laissez-nous vous dévoiler certains de ceux de notre île, ou venez les
découvrir par vous-même, en toute amitié. C’est vers l’âge de 14 ans que
Christophe Colomb entreprit ses premiers voyages. Pendant toutes ces années il
s’initia à l’art de voyager sur toutes les mers. Fort de son expérience il
apprit la géographie et la cartographie. Pour cet aventurier né à Gêne en
Italie, il n’y a aucun doute : la terre est ronde. En s’embarquant sur la mer
de l’Ouest, en allant toujours tout droit et en suivant le soleil couchant on
devrait forcément atteindre les Indes, se disait-il. Pour réaliser ce projet,
il lui fallait des protecteurs. Il se rend en Espagne et propose son projet au
roi Ferdinand et à la reine Isabelle la Catholique. Le 3 aout 1492, trois
caravelles prennent la mer... Les souverains d’Espagne lui donnaient sa chance.
Naviguant vers l’inconnu, en pleine tempête, il découvrit les Bahamas, Haïti et
Saint Domingue puis repartit vers l’Europe. Lors de son deuxième voyage en
1493, il découvrit la chaîne des petites Antilles dont Ouanalao, petite île
sauvage fréquentée par les Indiens Caraïbes. Christophe Colomb rebaptisa cette
minuscule île du nom de son frère Bartholoméo. Pas assez intéressante pour ces
colons à la recherche de nouveaux continents riches en or et autres trésors, ils
laissèrent l’île de côté et repartirent pour de nouvelles conquêtes. Les
différents groupes, Amérindiens, Caraïbes, Arawacks ou Taïnos, défendirent tant
bien que mal leur petit territoire. Mais hélas, face aux colons Européens, le
combat se révéla inégal. Les armes modernes eurent vite le dessus sur les
boutous et les petites haches en coquillage de lambi. Ce n’est qu’en 1648 que
Monsieur de Longvilliers de Poincy résolut d’habiter l’île de Saint-Barthélemy.
Il y envoya le Sieur Jacques Gente avec une cinquantaine d’hommes pour s’y
établir. Cette petite colonie s’accrut par les soins de quelques habitants de
Saint-Christophe et particulièrement du Sieur Bonhomme. Mais après le terrible
massacre de1656 par les indiens Caraïbes (qui s’en servaient comme halte),
l’île fut abandonnée. Ceux qui avaient échappé à la fureur des indiens ne voulurent
plus y retourner. En 1659, la paix étant faite avec eux, Monsieur de Poincy y
envoya de nouveaux quelques 30 hommes, la plupart originaires de Normandie et
de Bretagne. En 1664 on en comptait jusqu’à cent. Saint-Barthélemy fut rachetée
à l’Ordre de Malte par le Compagnie des Indes Occidentales en1665. En 1666 on
renvoya à Saint Christophe, contre leur gré, tous les habitants de
Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. Cette tentative se révéla être un échec car
les Saint-Barth retournèrent vite sur leurs terres. Et en 1674,
Saint-Barthélemy est rattachée au domaine royal et à la colonie de la
Guadeloupe. Corsaires, Flibustiers et pirates en font leur repaire, si bien
qu’en 1744 un coup de force des Anglais pilla l’ïle. Certains habitants
repartirent dans les îles du sud L’île étant restée rattachée à la France, ils
y retournèrent vers 1764. En 1763, Descoudrelle prit le commandement de l’île.
Cette administration fut excellente et les habitants retrouvèrent bien vite
leur légendaire joie de vivre. Mais rien ne peut arrêter le courant de
l’histoire, et en France entre Gustaf III et Louis XVI se préparait un curieux
destin pour cette petite île Un échange d’entrepôt à Göteborg en Suède contre
Saint-Barthélemy. En 1784 Saint Barthélemy deviendra possession Suédoise. Le 7
mars 1785, à onze heures eut lieu la cession effective de l’île. Alors
s’ouvrira une ère de prospérité jamais connue. Le roi Gustaf fi t de bons choix
économiques et Saint-Barthélemy prit un essor considérable. Sur l’emplacement
de l’ancien Carénage on assistera à la naissance de la ville de Gustavia avec
ses rues pavées, ses forts : Gustaf, Karl et Oscar, du nom des rois de Suède.
On verra transparaître un harmonieux mariage de la pierre et le bois qui
donnera naissance à de magnifiques bâtiments que l’on peut voir encore
aujourd’hui : ancienne mairie, clocher suédois, brigantin, sous-préfecture,
musée-bibliothèque (ancien Wall House) Le port se nommera Gustavia en l’honneur
du roi et deviendra Port Franc. En 1815 la population atteint 5763 habitants.
Quelques années de guerre vont secouer l’île ainsi qu’une série de catastrophes
naturelles: sécheresses à répétition, cyclones, pluies torrentielles et
l’inoubliable incendie de 1852 qui ravagea la partie sud de Gustavia. Le roi
Oscar II, bien embarrassée avec cette île qui ne lui apporte plus que des
tracas, décide finalement de la rétrocéder à la France. Le 16 mars 1878
Saint-Barthélemy retrouve après un référendum populaire, sa nationalité
française.